Ces satellites qui seront remplacés d'ici la fin de l'année ont été mis en orbite dans les années 1970. Ils permettent aux militaires américains et même à la Maison Blanche d'échanger des messages cryptés avec des unités sur le terrain. Mais alors que la technologie embarquée des satellites remonte à plusieurs décennies, les avancées de l'électronique sur Terre signifient que l'équipement nécessaire pour les utiliser comme de simples antennes relais est largement disponible à très bas prix. Pour moins de 500$, les camionneurs brésiliens peuvent ainsi s'équiper et rester en contact, y compris en plein coeur de l'Amazonie.
Outre le fait que cette utilisation "pirate" peut s'avérer problématique pour les forces armées américaines en cas de besoins accrus de bande passante (en cas de crise par exemple), elle représente également une ressource mise involontairement à la disposition d'intérêts criminels. En effet, la police brésilienne saisit fréquemment de l'équipement destiné à communiquer par le biais de ces satellites lors de perquisitions visant le crime organisé ou des camps de bûcherons clandestins qui exploitent illégalement la forêt amazonienne. Une vidéo qui illustre cet usage est disponible sur YouTube ici.
Ainsi, une technologie conçue il y a de nombreuses années et réservée alors à un usage strictement militaire a intégré de manière naturelle la panoplie des outils indispensables à tout narcotrafiquant bien organisé. Ce décalage entre des systèmes rudimentaires conçus il y a plusieurs décennies (mais toujours en fonction) et la démocratisation d'outils informatiques et technologiques extrêmement puissants pouvant être utilisés pour les pirater est ainsi à l'origine de nombreuses vulnérabilités structurelles auxquelles il est très difficile et coûteux de remédier.
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