Le juge a décidé de retourner l'outil YouTube contre ceux qui comptaient s'en servir pour bénéficier d'une fugace notoriété, en les obligeant à enregistrer une vidéo de repentance et d'excuses qui peut être visionnée ici. Une des particularité de la vidéo est que l'identité des coupables est cachée, puisqu'ils sont mineurs. Il y a donc fort à parier que l'effet d'humiliation publique d'une telle peine soit pour le moins limité. Par ailleurs, un blogueur de SiliconValley.com se questionne à juste titre sur l'opportunité d'une sentence qui semble renforcer l'effet de médiatisation qui était recherché par les auteurs, en leur donnant l'occasion de se mettre en scène une deuxième fois et d'augmenter ainsi leur petite notoriété. Comme le précise la victime, elle aurait préféré que les deux adolescents lui adressent directement leurs excuses, plutôt que d'avoir à les visionner par l'intermédiaire de YouTube.
Le plus ironique de toute cette histoire est que le travail d'enquête n'est pas le résultat de la compétence de cyber-policiers. C'est en effet la victime elle-même qui a retrouvé les coupables sur Internet par le biais de la page MySpace de l'un d'entre eux, avant de se lier d'amitié virtuelle avec lui afin d'obtenir son nom, et d'appeler sa mère pour identifier l'autre personne impliquée. L'humiliation réside bien plus selon moi dans la facilité avec laquelle la victime a pu identifier les deux délinquants et transmettre leurs noms à la justice que dans la peine qui leur a été infligée par un système judiciaire qui semble avoir du mal à imaginer le rôle que les nouvelles technologies pourraient jouer dans le prononcé et l'administration de sanctions dissuasives et/ou réparatrices.
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