samedi 28 mars 2009

Le pays des bases de données

À l'heure où des parents d'élèves et des enseignants français résistent contre la mise en place d'une base de données dans l'enseignement primaire censée centraliser les informations personnelles de l'ensemble des enfants en âge d'aller à l'école (voir l'article du Monde), un rapport de la Fondation Joseph Rowntree déposé ces derniers jours au Royaume Uni invite à la réflexion.

Ce document, rédigé par un groupe de chercheurs spécialisés dans la sécurité de l'information et les droits de la personne, dresse la carte détaillée des bases de données gouvernementales contenant des informations personnelles sur les citoyens britanniques et évalue leur performance. Les conclusions du rapport sont loin d'être encourageantes:

  • Des 46 principales bases de données recensées, un quart seraient illégales à l'aune des lois existantes en matière de protection des droits humains et de la confidentialité des données;
  • Plus de la moitié souffrent d'importants défauts en matière de protection de la vie privée et d'efficacité;
  • Moins de 15% des bases de données recensées semblent nécessaires, efficaces et proportionnelles aux auteurs, même si certaines d'entre elles souffrent également d'importants problèmes techniques;
  • Malgré des dépenses pharaoniques de plusieurs dizaines de milliards d'euros prévues pour les dix prochaines années dans ce domaine, seulement 30% des programmes informatiques du gouvernement peuvent être considérés comme des réussites;
  • Certains programmes spécifiques comme la base de données des traces ADN sont particulièrement épinglés: bien que le nombre de profils contenus dans cette dernière ait doublé au cours des dernières années en passant de 2 à 4 millions d'individus, le taux de solution des crimes grâce à cet outil est resté désespérément stable, ne parvenant pas à dépasser 1 pour 300. 

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