vendredi 8 août 2008

Arrestation d'un réseau international de vol d'identité

Le peu d'espace médiatique qui n'est pas consacré ces derniers jours à l'ouverture des jeux olympiques fait état de l'arrestation et de l'accusation par la justice américaine de plusieurs membres d'un réseau international de voleurs d'identité. Les férus de droit pourront lire les charges déposées par les procureurs américains ici (en anglais, of course), mais en résumé, on reproche à ces 11 individus d'être responsables du vol et de la monétisation d'une quarantaine de millions de numéros de cartes de crédit et de débit. Si les moyens techniques ne sortent pas vraiment de l'ordinaire, plusieurs aspects méritent d'être soulignés:
  • Tout d'abord, il s'agit là d'un réseau véritablement international d'individus (provenant des USA, d'Ukraine, de Chine et de Biélorussie) qui ne se connaissaient pas personnellement, et qui avaient établi des collaborations durables par le biais d'un marché clandestin des compétences afin d'exploiter les forces de chacun, selon un principe bien connu de division du travail;
  • Ensuite, ces individus travaillaient apparemment dans une ambiance polie, chaleureuse et productive qui est bien loin des images traditionnelles du crime organisé à la Tony Soprano. Il s'agissait véritablement d'une association bien huilée d'entrepreneurs qui cherchaient à maximiser leurs profits tout en minimisant les coûts de transaction générés par des comportements de diva;
  • Enfin, leur cible de prédilection semblait être les grandes chaînes de distribution et de commerce de détail. La raison? D'après cet article, elle est très simple: il s'agit du secteur économique dans lequel les marges sont tellement faibles qu'elles empêchent la constitution d'équipes de soutien informatiques étoffées ou des investissements majeurs en matière de sécurité informatique. Par ailleurs, l'éclatement des points de distribution sur de vastes territoires fait en sorte que les techniciens ne se trouvent pas en général physiquement dans les magasins, ce qui laisse ces derniers sans surveillance et invite ainsi la convoitise des fraudeurs, selon on principe bien connu en criminologie.
On en apprendra certainement plus dans les prochains mois, mais cela ne risque pas d'améliorer la confiance des consommateurs dans les institutions avec qui ils effectuent des transactions financières informatisées, et il serait intéressant si la répétition de tels incidents conduira à un retour en popularité des paiements en espèces. 

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