Qui plus est, celle-ci aurait pu demander aux enquêteurs rencontrés quelle était la nature de leur collaboration avec les juges d'instruction. Ces derniers sont-il suffisamment préparés pour faire face à la criminalité informatique dont on comprend bien qu'elle prend une place de plus en plus importante, notamment en raison de sa nature extrêmement lucrative? Tant qu'à faire, on aurait pu se poser la question du nombre d'affaires jugées et des taux de condamnation, ou même de la nature des peines prononcées. On aurait enfin pu se demander si la coopération policière internationale fonctionnait de façon satisfaisante, ou si quelques pays impliqués de manière disproportionnée se faisaient encore prier avant d'accorder toute leur attention à des crimes qui ne représentent pour eux qu'une priorité secondaire? L'efficacité d'une poignée d'enquêteurs ne signifie rien si ces derniers doivent ramer à contre-courant dans un système judiciaire inadapté pour faire face à une criminalité aussi complexe, aussi bien sur le plan organisationnel que technique.
Bref, devant le potentiel journalistique d'un tel sujet (le Washington Post s'est par exemple doté d'un journaliste spécialisé dans les questions de sécurité informatique), on attend encore de la part des quotidiens et des hebdomadaires français des articles qui dépassent le stade de la promotion complaisante pour une unité spécialisée d'enquête, aussi compétente soit-elle.
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