Ces deux projets de loi de près d'une centaine de page ne prévoient pas d'abaisser -- voire de supprimer -- les exigences relatives à l'obtention d'un mandat. Ils précisent par contre les conditions d'émission par les juges d'ordonnances de communication, de préservation et de non-divulgation des données de communication et de localisation des usagers suspectés de violer le Code criminel. Ils viennent aussi créer pour les opérateurs de télécommunication l'obligation de se doter d'équipements technologiques permettant de procéder aux interceptions autorisées par un juge dans les meilleurs conditions possibles. Un article plutôt anodin a cependant attiré mon attention: l'article 14 (4) du projet C-47 prévoit en effet que "le ministre peut fournir au télécommunicateur l'équipement et les autres biens qu'il estime nécessaires pour lui permettre de se conformer à l'arrêté". De quel équipement s'agit-il et quelles sont ses capacités? Est-ce une référence indirecte aux solutions de surveillance développées par le FBI aux États-Unis, dont j'avais signalé les ramifications canadiennes dans un billet de la Sécurisphère ici?
Les services de police et de renseignement pourront également obtenir sans mandat des renseignements sur les abonnés des opérateurs comme le nom, le numéro de téléphone, l'adresse IP ou encore l'adresse de courrier électronique, mais ces procédures seront encadrées par la Commissaire à la protection de la vie privée.
2 commentaires:
En fait tout cela me semble inquiétant car on parle d'enquêter les gens suspects (et non ceux qui ont commis un crime!).
Monsieur Canuel, en fait il s'agit plus d'une formule juridique destinée à refléter le fait que les personnes suspectées d'avoir commis un crime par la police ne sont coupables que si un juge ou un jury en décident ainsi. Et c'est très bien comme cela!
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