jeudi 6 août 2009

Les fraudeurs ne connaissent pas la crise

Au contraire, ils en profitent. On peut lire dans le New York Time d'aujourd'hui un article consacré à l'exploitation par les fraudeurs de la vulnérabilité des personnes sans emploi, qui sont plus facilement prêtes à se laisser convaincre par les combines parfois alambiquées des premiers afin de se procurer un indispensable revenu (les systèmes d'assurance chômage sont bien moins généreux aux États Unis qu'en Europe ou au Canada).

Parmi les stratagèmes les plus fréquemment employés:

  • Offrir une hypothétique formation (dispensée en ligne ou sur support DVD) aux subtilités de l'économie Internet permettant de tirer des revenus des systèmes de publicité de Google ou de ses compétiteurs >> Il s'agit en fait pour les fraudeurs de se procurer le numéro de carte de crédit de la victime et d'instaurer un débit mensuel (mentionné en caractères microscopiques dans le contrat de vente), les prélèvements automatiques devenant quasiment impossibles à faire annuler pour les victimes.
  • Se faire passer pour un recruteur légitime (avec un site Internet crédible à l'appui) afin de recueillir les données personnelles du candidat qui pourront ensuite être utilisées pour commettre des vols d'identité (et parfois ruiner le crédit d'une personne déjà en difficulté financière).
  • Offrir des emplois à domicile, en arrivant à convaincre les victimes d'encaisser des chèques contrefaits pour se procurer leur équipement de démarrage et de virer le solde à un bénéficiaire complice du fraudeur >> Une fois que l'escroquerie est découverte par la banque, la victime devient responsable des sommes qu'elle a participé (involontairement) à détourner et s'expose donc à des accusations de complicité.
  • Proposer des emplois d'agents de paiement ou d'agents logistique à des victimes qui agissent en fait comme des "mules" pour des groupes de fraudeurs organisés >> Les victimes agissent comme intermédiaires afin de brouiller les traces: elle reçoivent des virements ou des livraisons d'équipement électronique obtenus frauduleusement et les font suivre à des complices, souvent établis à l'étranger. Elles obtiennent parfois un pourcentage des montants ainsi obtenus.
Ces escroqueries ne sont pas nécessairement en expansion. C'est plutôt leur taux de réussite qui est certainement influencé par l'insécurité éprouvée par de nombreuses personnes sans emploi (et donc sans revenu) et prêtes à se laisser séduire par les propositions financières les plus improbables.

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