Cette semaine, l'Institut de Sécurité de l'Information du Québec (ISIQ) lance sa troisième campagne de sensibilisation sur la protection de l'identité sur Internet. Celle-ci comprend un certain nombres d'activités et de contenus afin d'aider les Québécois à réduire les risques de vol d'identité auxquels ils sont exposés. C'est très bien fait, et on a même trouvé un porte parole de renom pour aider à faire passer le message.
Cependant, après trois ans, une question légitime serait celle de l'efficacité d'une telle campagne. On ne peut pas forcément s'attendre à des effets directs comme la baisse de la victimisation, mais peut-on au moins mesurer des changements dans les comportements des internautes qui permettraient d'affirmer que ces campagnes atteignent leurs objectifs? Un article publié sur le site Canoë soulignait la paradoxe apparent entre une campagne récurrente et des chiffres de la criminalité présentés comme étant en augmentation.
À vrai dire, on ne sait pas réellement si les chiffres du vol d'identité augmentent, stagnent ou diminuent, car les statistiques présentés par l'ISIQ sont tirés d'un sondage mené par le Ministère de la Sécurité Publique du Québec en 2007 qui lui n'a pas été reconduit. Ce qui fait que le point de mesure unique ne permet de dégager aucune tendance.
Il est certain par contre qu'une campagne de sensibilisation au vol d'identité ne devrait pas nécessairement se focaliser sur les seules transactions en ligne. En effet, dans une étude menée plus tôt cette année, nous avons montré que les voleurs d'identité n'utilisent Internet pour acquérir l'identité de leur victime que dans un peu moins de 20% des cas.
Comme on le voit, bien des mesures de prévention sont encore conçues et mises en oeuvre sans que l'on sache vraiment si elles correspondent au phénomène auquel elles prétendent s'attaquer, ni si elles produisent des effets tangibles.
jeudi 12 novembre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire